Travel with a child Australia, the end |
Wwoof à Japoonvale (première partie) [posté par Marie le 29 mai 2011]
Dès notre arrivée en Australie, nous démarrons par une période de wwoofing et sommes accueillis chez Kerry Mac Avoy. Le voyage jusque chez elle se déroule en plusieurs étapes : vol charter de Brisbane jusqu'à Townsville puis 4 heures de bus de Townsville jusqu'à Silkwood , village qui semble se réduire à une station service (qui fait aussi office d'arrêt de bus et d'épicerie) et à un pub. Kerry est déjà là lorsque nous descendons du bus, elle nous fait de grands signes chaleureux et nous dirige vers son camion plutôt vieillot dans lequel nous chargeons notre trop grand volume de bagages. En route pour Japoonvale, à 10 km d'ici. Un arrêt au pub au passage pour acheter une bouteille de vin (très mauvais). Nous arrivons chez Kerry et descendons du van. En fait nous ne sommes pas encore tout à fait arrivés... Nous prenons maintenant le tracteur ! La nuit commence à tomber, nous chargeons nos sacs, ainsi que Mathilde et moi-même dans la remorque équipée d'un matelas pour amortir les chocs, et Gildas monte sur la roue à côté de Kerry. Nous traversons une rivière (de l'eau jusqu'à mi hauteur de la remorque). Avec la semi obscurité, ça me semble complètement onirique ! Il n'y a pas qu'en Afrique qu'on vit des déplacements cocasses ! Puis nous suivons un chemin de terre jusqu'à la maison. ça y'est, nous y sommes! Une maison simple (que nous découvrirons mieux le lendemain à la lumière du jour), tout en bois, surrélevée sur pilotis.
Notre installation est rapide : la maison est conçue sur le principe d'une grande pièce unique, nous occupons la partie "lit / TV". La salle de bain vaut aussi d'être citée : une baignoire à l'ancienne dans le jardin derrière deux paravents. Kerry dort dehors toute l'année, sur un canapé en rotin installé sur la terrasse avant (trois terrasses entourent la maison). La deuxième bestiole à nous saluer en guise de bienvenue est une énorme araignée, du style 6 à 8 cm d'abdomen et 15 cm avec les pattes. Brrrrhh... Kerry nous dit nonchalemment qu'un jour en effet il faudrait qu'elle enlève toutes ces toiles, elle nous rassure aussi sur le fait que l'on ne craint rien. Et en effet, en 10 jours de présence ici on confirme que l'araignée "géante" ne quitte jamais sa toile. Le lendemain matin (notre premier matin), encore des surprises ! Un gros oiseau avec un foulard rouge autour du cou se présente aux abords de la maison et en fait le tour d'un pas lourd. Je me dirige vers les toilettes (cabane au fond du jardin) avec Mathilde dans les bras et l'oiseau nous suit de très près, l'air très curieux. En fait je ne suis pas très rassurée car l'oiseau est vraiment massif (disons la taille d'une autruche) et son bec a l'air bien aiguisé. "Est-ce qu'il va nous piquer les fesses ?" dis-je à Mathilde. Ce que je croyais être un foulard rouge est en fait une partie de son corps. Il a aussi une crête épaisse et dure comme du bois juchée sur sa tête. Gildas se réveille et reconnaît tout de suite le Casoar ! La suite des explications nous est donnée par Kerry. C'est la maman Casoar. Il y a aussi le papa et les deux petits (c'est le père qui veille sur les petits pendant que la mère va s'accoupler avec d'autres mâles, insctinct de survie de l'espèce oblige). Et tous les jours, nous avons la chance de voir tout ce petit monde, soit à tour de rôle soit tous réunis. Les Casoars sont une espèce en voie d'extinction. Quelques spécimens vivent dans la vallée (dont ces quatre ici), à proximité d'un Parc National qui démarre à quelques centaines de mètres de là. Ce sont des frugivores et depuis le cyclone qui a ravagé les cultures en février 2011 ils ne parviennent plus à se nourrir convenablement. Aussi, le gouvernement leur prépare de magnifiques salades de fruits, deux seaux de 20 litres, déposés tous les deux jours chez Kerry, charge à elle d'aller en répartir le contenu en douce, à l'aube, avant que les Casoars ne se réveillent, dans la forêt où ils s'abritent. La deuxième surprise de ce matin est le petit déjeuner servi sur la terrasse aux premiers rayons du soleil qui pointent au dessus de la colline : du vrai café (après 4 mois d'instant coffee...!!!), des fruits tropicaux frais, du porridge et des toasts, du bon miel et du tahini (pâte de sésame à tartiner). Et tous les matins, Kerry qui se lève à 5 heures et demi nous prépare un super petit déjeuner (et nous aide à démarrer du bon pied). Les journées se déroulent plus ou moins selon le même rythme : travail dans les champs de 8h30 à 12h30 / 13h, repas puis repos et baignade dans la rivière qui coule à côté. Avec le cyclone, la masse de travail est colossale. Nous démarrons plein de chantiers mais malheureusement ne menons rien à bout. Tout est à refaire et tout d'abord à défricher : le jardin potager, les vergers, les différents abris extérieurs, notamment pour le bois. Seule la pépinière semble avoir survécu et poursuivre sa mission avec ses jeunes plants en mottes. Kerry est une personne vraiment adorable, attachante et intéressante. Elle a des idées un peu extrêmistes (en faveur de la protection de l'environement). Elle jure à longueur de journée (en anglais, heureusement pour Mathilde). Elle nous explique 2-3 généralités sur l'agriculture biodynamique et sur l'agriculture biologique. C'est aussi une fine cuisinière de saveurs asiatiques. Tous les jeunes et moins jeunes vivant aux alentours semblent la connaître et l'apprécier. Les visites à l'improviste s'enchaînent (c'est marrant, toujours à l'heure du repas !). Kerry se montre toujours très accueillante et disponible. Il faut dire aussi que parmi ses cultures et essences tropicales poussent quelques plantes un peu spéciales dont elle aime à en partager la récolte ! Ainsi se déroule notre première expérience australienne, dans ce pays nouveau pour nous et encore différent de la Nouvelle-Zélande, au coeur d'une communauté que l'on pourrait qualifier de post soixante-huitarde, mais version "autre bout du monde" ! |